L'invit� de la semaine derni�re : Christophe Bonnal

 

LES INVITES DU COSMOPIF

 

N�31 (lundi 28 juin 2004)

 

Philippe Varnoteaux

Docteur et enseignant en histoire

 

 

 

Qui �tes-vous, Philippe Varnoteaux ?

Je suis n� � Ch�lons-en-Champagne le 12 ao�t 1966 et je r�side actuellement � Charleville-M�zi�res dans les Ardennes, o� je vis maritalement avec une Ardennaise. Depuis 11 ans, j'enseigne l'histoire et la g�ographie, d'abord dans un coll�ge puis, depuis 3 ans, dans un lyc�e (S�vign�, � Charleville). Entre temps, je suis tomb� amoureux des Ardennes, une belle r�gion � d�couvrir et o�, entre la r�daction de deux articles, j'adore faire des randonn�es, mon passe-temps favori.

 

 

Quel a �t� votre parcours professionnel ?

Mon parcours a �t� un peu atypique : j'ai fait toutes mes �tudes universitaires � Reims, du DEUG jusqu'au Doctorat, soutenu en 2000. Entre temps, j'ai d�croch� le CAPES en 1993 pour devenir enseignant, conscient que je n'arriverai malheureusement pas � vivre de mes recherches. D'autre part, mon souhait de ne pas entamer une carri�re universitaire vient du fait que je n'�tais pas attir� par le milieu, que je trouve notamment contraignant.

Depuis, je m�ne de front -et avec passion- l'enseignement et la recherche. Cette derni�re se traduit par des publications d'articles scientifiques et de vulgarisation, auxquelles s'ajoute depuis quelques temps un projet d'ouvrage sur l'histoire des fus�es � l'ONERA que j'esp�re publier prochainement. Enfin, je m'engage actuellement dans le projet d'une nouvelle revue d�histoire. Mais vous en saurez plus � la rentr�e !

 

 

Quelle est votre passion, comment est-elle n�e, comment la vivez-vous ?

En r�alit�, j'ai deux passions : la numismatique et l'astronautique. Je les dois � mon grand p�re maternel Paul P�riot.

J'assouvis ma premi�re passion en collectionnant principalement des pi�ces romaines, gauloises, coloniales et royales fran�aises et en tenant depuis pr�s de 8 ans la rubrique mensuelle "Histoire et Numismatique" de la revue "Numismatique & Change".

Quant � l'astronautique, j'ai commenc� � m'y int�resser s�rieusement le jour de No�l 1979, avec le lancement de la premi�re Ariane que j�ai regard� devant le petit �cran de t�l�vision, en compagnie de mon grand-p�re et de ma s�ur ; celle-ci a alors tenu les bons mots suivants : "C�est un �v�nement pr�historique !". Pas enti�rement faux� 25 ans plus tard. Enfin, entre 1994 et 2000, j�ai eu la chance de pouvoir r�diger une th�se de Doctorat sur "Les origines et les enjeux de la conqu�te spatiale en France de 1944 � 1962", soutenue � Reims en d�cembre 2000, sous la direction du professeur Maurice Va�sse (IEPP) et sous la pr�sidence du professeur Jacques Blamont (CNES).

 

 

Quelle anecdote ou souvenir fort souhaiteriez-vous nous faire partager ?

Des souvenirs forts ? S'il faut n'en retenir qu'un, je dirais peut-�tre la visite en juillet 1999 de la Guyane et du centre spatial de Kourou. C'est impressionnant de voir cette majestueuse fus�e Ariane attendre sur son pas de tir.

Toutefois, j'ai eu aussi un petit pincement de c�ur en voyant le tr�s modeste site o� a �t� lanc�e le 9 avril 1968 (pour la premi�re fois � Kourou) la petite fus�e-sonde V�ronique, celle qui a go�t� d�s les ann�es cinquante les charmes du d�sert alg�rien, avant la for�t guyanaise. N'oublions pas que V�ronique a contribu� � faire entrer notre pays dans la grande aventure du XXe si�cle.

 

 

Int�rieur du B�timent d'Int�gration Lanceurs du Centre spatial guyanais

o� est pr�par�e une fus�e Ariane 4 pour le vol 119 (effectu� le 10 d�cembre 1999)

Photo Philippe Varnoteaux

 

 

La fus�e V�ronique a �t� le premier engin lanc� depuis le Centre spatial guyanais le 9 avril 1968

Cr�dit CNES

 

 

Quelle serait votre photo spatiale ou astronomique pr�f�r�e et pourquoi ?

Parmi mes photos pr�f�r�es, il y a surtout cette vue de la Terre renvoy�e le 14 f�vrier 1990 par la sonde Voyager 1, l'objet de fabrication humaine le plus �loign� de notre berceau. Ce genre d'image donne le "vertige" et devrait contribuer � faire comprendre que notre monde est bien fragile au milieu de l'immensit� du cosmos.

 

 

Cette image prise � 6,5 millions de kilom�tres de distance de la Terre par la sonde Voyager 1

figure dans le Guinness des records

Cr�dit NASA

 

 

De la m�me mani�re, quel objet spatial retiendriez-vous ?

La fus�e 2012 ! Elle est totalement inconnue et pourtant elle a eu un r�le non n�gligeable dans l'histoire de la conqu�te spatiale fran�aise. C'est une fus�e-sonde technologique, d�velopp�e en 1957-1958 par l'Office national d'�tudes et de recherches a�rospatiales (ONERA). Apr�s l'�v�nement de Spoutnik-1, les autorit�s de l'Office ont utilis� la 2012, un engin � 3 �tages, anc�tre d'Antar�s et de B�r�nice, pour convaincre les autorit�s politiques de soutenir -et de financer- la cause des fus�es. Elle a �t� expos�e � plusieurs reprises, notamment aux pieds de la tour Eiffel et au Salon du Bourget.

 

 

Fus�e 2012 de l'ONERA expos�e au Salon du Bourget 1959

Photo ONERA

 

 

Que repr�sente pour vous le personnage de Youri Gagarine ?

Certains �voquent Gagarine comme un h�ros, comme un �tre exceptionnel qui a r�alis� un r�ve de l'humanit�. Je le pense sinc�rement mais n'oublions pas que son image et son mythe ont �t� litt�ralement construits par un Etat totalitaire en qu�te de puissance. N�anmoins, Gagarine n'en a pas moins marqu� l'histoire de l'astronautique, tel un pionnier.

 

 

Quel serait votre r�ve spatial le plus fou ?

Effectuer un voyage sur Mars ! Faute de pouvoir y aller, je me nourris de la litt�rature de science fiction, � commencer par la trilogie de Kim Stanley Robinson (Mars la rouge, Mars la verte et Mars la bleue), un pur d�lice pour tous ceux qui r�vent d'aventures sur Mars la rouge�

 

        

 

 

Merci, Philippe Varnoteaux !

 

Interview r�alis�e par mail en avril 2004

 

 

En 2007, Philippe Varnoteaux a publi� La France � la conqu�te de l'espace de aux �ditions L'esprit du livre

 

 

La semaine prochaine (lundi 5 juillet 2004) : Eric Schmitt

 

 

 

 

Les coordonn�es des invit�s ne sont communiqu�es en aucun cas