L�invit� de
la semaine derni�re : Patrick
Roger-Ravily
LES
INVITES DU COSMOPIF
N�12
(lundi 16 f�vrier 2004)
Qui
�tes-vous, Vladimir Pletser ?
Je suis n� un soir de 28 f�vrier,
en 1956, � Bruxelles, en Belgique, de parents tous les deux d'origine
russe, ce qui explique mon pr�nom, et d'ascendants plus lointains d'origine
allemande, ce qui explique mon nom. J'ai pas mal bourlingu� � travers le monde
mais je suis actuellement fix� aux Pays-Bas o� j'habite depuis bient�t
18 ans � Wassenaar, dans la banlieue de La Haye, avec mon �pouse et mon
fils de bient�t 15 ans.
Je travaille comme physicien et
ing�nieur confirm� � la section de microgravit� du Directorat des Vols Habit�s
au Centre de Recherches et de Technologies Spatiales de l'Agence Spatiale
Europ�enne. J'ai en fait les deux casquettes de physicien puisque je suis
docteur en physique et d'ing�nieur comme je suis �galement ing�nieur civil en
m�canique.
J'ai deux grands axes de travail.
Premi�rement, je suis responsable du d�veloppement d'un instrument qui volera
sur la Station Spatiale Internationale � bord du module europ�en Columbus. Cet
instrument, le PCDF (Protein Crystallisation Diagnostics Facility), sera d�di�
� l'�tude in situ de la cristallisation des prot�ines. Lors de la
cristallisation des prot�ines (ou de la plupart des macromol�cules biologiques)
sur terre, les cristaux ont tendance � s'effondrer sous leur propre poids. Or,
pour pouvoir d�finir convenablement les propri�t�s chimiques de ces mol�cules,
il faut conna�tre leurs structures en 3 dimensions, ce qui se fait
g�n�ralement par diffraction aux rayons X. Pour cela, il faut avoir des
cristaux d'une taille suffisante pour obtenir une bonne r�solution. On a
remarqu� qu'en impesanteur, les cristaux croissaient mieux, sans les effets
perturbateurs li�s � la pesanteur, comme la convection naturelle cr��e par des
gradients de densit� ou la s�dimentation. D'o� l'int�r�t de faire cro�tre ces
cristaux de prot�ines en impesanteur.
Plusieurs instruments pour faire
cro�tre des prot�ines dans l'espace ont �t� utilis�s dans le pass�. Avec le
PCDF, nous voulons maintenant �tudier sur place les processus de formation et
de croissance des cristaux afin d'am�liorer notre compr�hension de ces
ph�nom�nes et d'optimiser les conditions de croissance. Le PCDF devrait
s'envoler vers la station lors du vol de lancement de Columbus, pr�vu
initialement pour fin 2004. Malheureusement, depuis l'accident de Columbia, le
lancement avec la navette am�ricaine est report� et on attend qu'une nouvelle
date soit d�finie.
La deuxi�me partie de mon boulot est
consacr�e aux vols paraboliques, ces vols sp�ciaux au cours desquels on recr��
pendant une vingtaine de secondes les conditions d'impesanteur.
Depuis 1985, l'Agence a conduit
35 campagnes pour la recherche en microgravit� et 6 campagnes pour
�tudiants. J'ai eu l'occasion de participer � pratiquement toutes ces campagnes
et j'ai accumul� 3652 paraboles, ce qui repr�sente 20 heures 17 minutes
d'impesanteur ou l'�quivalent de 13 orbites et demie en tranches de
20 secondes.
Je d�tiens aussi une sorte de record
du monde, puisque je suis la seule personne au monde � avoir effectu� ces vols
paraboliques sur 8 avions : les KC-135/930, KC-135/931 et DC-9 de la
NASA ; l'Airbus et la Caravelle du CNES ; l'Iliouchine du CTC
russe ; un Fouga Magister de la Force A�rienne Belge et le Cessna Citation
II de la NLR des Pays-Bas.
Depuis 1997, l'Agence utilise l'Airbus
A300 "Z�ro-G" affr�t� par la soci�t� Novespace, le plus grand avion
au monde pour ce genre de campagne.
Passe-temps ? Qu'est-ce que
c'est ? Je n'ai malheureusement pas de temps � "passer", il est bien
trop pr�cieux. En plus de mes occupations professionnelles directes, je
m'occupe �galement d'un tas d'autres choses. Je suis membre de plusieurs
acad�mies internationales, organisations et soci�t�s scientifiques. Je suis
membre de la Mars Society, cette soci�t� internationale priv�e dont le but est
de promouvoir l'exploration habit�e de la plan�te Mars. J'ai eu l'occasion de
participer � deux campagnes de simulation de missions martiennes
organis�es par la Mars Society au-del� du cercle arctique canadien en 2001 et
dans le d�sert de l'Utah en 2002. J'en ai tir� un livre "En avant,
Mars !" que je vous recommande.
Quand je ne suis pas au bureau ou en
d�placement professionnel, je fais du sport ou de la recherche en priv�. Je
travaille ainsi sur les propri�t�s d'une classe de nombres premiers. Il y a
quelques ann�es, j'ai d�velopp� une m�thode chaotique d'analyse des signaux
EEG, qui m'a valu un brevet. Je reprends de temps en temps une �quation ou
l'autre que j'essaye de d�cortiquer. Bref, je m'amuse avec les maths et la
physique.
Je donne pas mal de conf�rences �
gauche et � droite. J'en ai donn� au total pr�s de 200 dans les �coles,
universit�s et pour le grand public.
J'ai fait pas mal de sports
�galement : je suis ceinture noire de judo, j'ai �t� international de
rugby pour la Belgique, j'ai fait du moto-cross, du triathlon, je fais
actuellement de la plong�e sous-marine, du squash, je nage et je jogge
beaucoup.
Sinon, quand je suis � la maison,
j'adore aller au cin�ma ou regarder un film � la TV avec mon fils.
J'ai termin� des �tudes d'ing�nieur civil en m�canique en 1979 � l'Universit� Catholique de Louvain, � Louvain-la-Neuve. Comme je ne voulais pas quitter le milieu universitaire, j'ai encha�n� avec une licence sp�ciale en physique (l'�quivalent d'un DEA), en g�ophysique plus particuli�rement. Et puis j'ai fait quelques boulots de recherche au D�partement de G�ophysique Externe de l'Institut Royal M�t�orologique de Bruxelles sur des probl�mes d'ionosph�re, ensuite � la Facult� d'Agronomie de Louvain, sur des probl�mes de statistiques appliqu�es et de traitement de donn�es. En fait, j'attendais de pouvoir partir en service civil de coop�ration � la place d'un service militaire arm�. C'�tait encore de mise � l'�poque. Finalement, mon contrat a pu �tre sign� et je suis parti en 1982 � l'Universit� de Kinshasa comme Professeur-Assistant en physique, o� je me suis occup� des cours pratiques en physique, astronomie et math�matiques appliqu�es. J'�tais parti �galement avec l'id�e qu'il me fallait pour pr�parer une th�se de doctorat en cosmogonie du syst�me solaire. J'ai donc travaill� sur ce sujet pendant quelques ann�es. A mon retour en 1985, j'ai directement �t� engag� par l'ESA et j'ai continu� � travailler sur ma th�se en parall�le. Je l'ai finalement pr�sent� en 1989, apr�s avoir pu pr�dire par calcul th�orique la distance orbitale des nouveaux petits satellites et anneaux d'Uranus et Neptune. Et voil�, et depuis lors, je suis toujours � l'ESA � m'occuper d'exp�riences de microgravit�.
La premi�re anecdote a trait � la
mission Spacelab D2 en 1993 � laquelle l'ESA avait contribu� avec plusieurs
instruments. J'�tais responsable d'un de ces instruments, l'AFPM (Advanced
Fluid Physics Module) qui �tait un instrument destin� � �tudier les propri�t�s
intrins�ques des liquides en impesanteur. Nous avons eu quelques ennuis
techniques pendant la mission et nous avons pass� plusieurs nuits blanches au
centre de contr�le de charges utiles de la DLR, l'Agence Spatiale Allemande, �
Oberpfaffenhofen, pr�s de Munich. Quand je dis quelques nuits blanches, c'est
un euph�misme : il faut comprendre que sur les quelques dix jours qu'a
dur� la mission, chacun d'entre nous avions dormi une moyenne de 2 �
3 heures par jour, y compris l'�quipe de 5 ou 6 ing�nieurs qui
s'occupaient de cet instrument.
A la fin de la mission, �tant bien
fatigu�s mais n�anmoins heureux du succ�s de toutes les manips qui ont pu �tre
conduites avec notre instrument, nous d�cidons d'avoir un repas de c�l�bration.
Ce repas fut �pique, dans le sens ou l'un n'a pas pu �tre r�veill� et sorti de
son lit pour y venir, un autre s'est endormi au d�but pour ne plus se
r�veiller, un troisi�me s'est endormi en tenant sa tasse de caf� en l'air,
etc., tellement nous �tions en manque de sommeil apr�s cette mission.
Une autre anecdote concerne la vision
tunnel. Pendant les s�lections d'astronautes entre 1990 et 1992, nous avons
pass� plusieurs tests en centrifugeuse pour d�terminer la r�sistance du syst�me
cardio-vasculaire.
Avant le test, un moniteur nous a
expliqu� comment r�sister � la mont�e des G. Les tests on �t� fait jusqu'�
8 G en position couch�e et 5 G en position assise (ce qui n'est pas
encore �norme). Afin d'�viter la syncope, il s'agit de garder le sang le plus
longtemps possible dans la t�te pour irriguer le cerveau. Pour cela, il faut
serrer les muscles du corps dans un certain ordre en commen�ant par les pieds,
puis les mollets, les cuisses, l'abdomen, le torse, et finalement le cou, tout
en bloquant la respiration et en respirant par �-coups. C'est
pas trop difficile � faire et quand on y arrive, on tient sans trop de
probl�mes jusque 5 G ou plus. Par contre, quand on rel�che un tant soit
peu les muscles du cou et de torse, le sang imm�diatement quitte le cerveau et
on approche de la syncope.
C'est cette approche qui est fort
amusante, si on peut dire. Car le cerveau emploie plusieurs proc�d�s pour
retarder le moment de la syncope et utiliser au mieux le peu de sang qui lui
reste. Le premier proc�d� est d'�liminer les couleurs dans la vision. Les
couleurs ne sont pas absolument indispensables pour pouvoir traiter une
information visuelle brute. Ensuite, c'est la vision p�riph�rique qui s'en va,
le cerveau essayant toujours de s'adapter � cette pr�sence r�duite de sang
(donc d'oxyg�ne), ne garde que l'information principale qui est l'image devant
soi. Et puis, de plus en plus, le champ de vision se r�duit pour ne garder
finalement que le point central. C'est ce qu'on appelle l'effet tunnel ou la
vision en tunnel. Alors, en jouant sur le serrage des muscles du torse et du
cou, on arrive ainsi � ouvrir le tunnel de vision (on serre plus, plus de sang
et d'oxyg�ne reste dans le cerveau) et fermer le tunnel de vision (on serre
moins, etc.) et puis m�me � ramener les couleurs.
J'avais �t� fort impressionn� par
cette possibilit� simplement en contr�lant le serrage des muscles du torse et
du cou de pouvoir explorer ce ph�nom�ne d'adaptation du cerveau et de la vision
r�duite. En plus, c'�tait fort amusant.
Deux autres anecdotes sur les
vols paraboliques. A la fin des ann�es 80, l'ESA organisait ses campagnes
encore avec le KC-135 de la NASA � Houston. Lors d'une de ces campagnes, un
scientifique belge de renom �tait venu avec tout son mat�riel scientifique dans
une malle m�tallique. Il avait d�j� particip� � plusieurs campagnes et lui et
son �quipe d'assistants �taient bien rod�s � ce genre de vol. Il avait donc
peaufin� son approche en montant toute son instrumentation dans cette malle qui
devait �tre install�e dans l'avion et qui allait servir de table de travail,
permettant de d�poser et d'attacher les diff�rents outils et �chantillons
n�cessaires � ses manipulations en impesanteur.
Deux ou trois jours avant le premier
vol, la malle est mont�e dans l'avion et les
diff�rentes proc�dures sont test�es, essay�es et d�montr�es aux personnels de
s�curit� � bord de l'avion. Les �chantillons ont �t� pr�par�s la veille du
premier vol et tous les gars �taient fins pr�ts. Arrive le grand jour du
premier vol. Apr�s le d�collage, tout le monde est lib�r� des si�ges et chacun
s'en va pr�parer ses exp�riences avant la premi�re parabole, � peu pr�s pr�vue
15 minutes apr�s le d�collage, le temps d'arriver dans la zone de vol
r�serv�e. Je m'approche de l'�quipe en train de s'affairer � attacher les
derniers outils, stylos, �chantillons, cahiers de notes, souris d'ordinateur
sur les surfaces de velcro coll�es sur le dessus de la malle. Je discute
quelques instants avec ce scientifique de renom dont je tairais le nom et il
m'explique que tout va bien, que ca va marcher du tonnerre et qu'il est content
d'avoir trouver ce syst�me de malle/table de travail.
La premi�re parabole est annonc�e, la
plupart des exp�rimentateurs se couchent ou s'assoient pour encaisser les
2 g de la mont�e avant l'impesanteur. On entre dans la parabole et le
miracle de l'impesanteur se produit : tout le monde s'envole et d�couvre
cet �tat extraordinaire. Regardant autour de moi pour m'assurer que tout le
monde va bien, quelle n'est pas ma surprise de voir ce scientifique de renom �
cheval sur sa malle en train de s'envoler. Je m'approche rapidement pour lui
donner un coup de main : tout avait �t� fix� consciencieusement sur la
malle mais ils avaient oubli� d'attacher la malle au plancher de l'avion... On
l'a donc maintenue la dur�e de la parabole et puis avant que la parabole
suivante ne commence, on la vite boulonn�e aux rails du plancher et cette
�quipe a pu continuer � travailler.
Cette histoire montre bien l'importance
du respect des proc�dures et de la n�cessit� de tout v�rifier, deux fois plut�t
qu'une.
Les vols paraboliques sont des vols
qui rendent malades �galement. En moyenne une personne sur deux sera malade au
cours du vol. C'est pourquoi, des m�dicaments pr�ventifs du mal des transports
(comme le mal de mer) sont distribu�s avant le vol � ceux qui le d�sirent. Au
d�but des ann�es 90, nous volions encore avec la Caravelle depuis la base de
Br�tigny pr�s de Paris, et nous avions souvent des exp�riences de combustion
venant d'�quipes fran�aises.
Une de ces �quipes avait vol� avec
nous d�j� plusieurs fois et obtenait d'excellents r�sultats. Le grand patron
scientifique de cette �quipe de chercheur �tait lui-m�me un physicien et ne
voulait pas r�ellement voler : il pr�f�rait laisser �a � ses jeunes
collaborateurs. Apres quelques ann�es cependant, il d�cide de participer � une
campagne. Il passe l'examen m�dical n�cessaire et se pr�pare mentalement pour
cette campagne. Arriv� � Br�tigny, je le rencontre et je constate qu'il est
fort nerveux. Le premier jour de vol arrive. Il prend la m�dication distribu�e
contre le mal des transports et on embarque � bord de l'avion, lui de plus en
plus nerveux. Je m'assieds � c�t� de lui pour essayer de le d�rider et nous bavardons.
Il me dit que c'est la premi�re fois qu'il monte dans un avion et je pense dans
mon fort int�rieur que c'est bien parti. D�s que nous sommes en l'air, il
attrape un sac en papier et commence � le remplir avec des hoquets terrifiants.
Il remplit ainsi plusieurs sacs. Entre-temps, les pilotes nous informent qu'ils
ont un probl�me technique et qu'ils ont d�cid� de rentrer � la base avant la
premi�re parabole. A peine atterri, ce monsieur se pr�cipite dehors, soulag�.
Le vol est reprogramm� pour l'apr�s-midi et notre ami a d�cid� de se faire
sagement remplacer.
Morale de l'histoire : on peut
�tre malade en vols paraboliques m�me sans faire de parabole, lui qui avait
attendu si longtemps.
C'est une vue d'artiste d'un satellite
naturel d'une plan�te extra-solaire. Bien qu'on n'ait pas encore d�couvert de
lune "extra-solaire", il ne fait quasi aucun doute qu'on en
d�couvrira dans les mois ou ann�es qui viennent. Je trouve cela absolument
fascinant, moi qui ait travaill� sur des th�ories de
formation du syst�me solaire, de voir qu'on en est arriv� en moins de
20 ans � d�tecter des plan�tes autour d'autres �toiles.
Quelle est la prochaine �tape ? Y
d�couvrir de la vie ? Je l'esp�re !
La navette spatiale am�ricaine reste
mon v�hicule spatial pr�f�r�, avec la navette russe Bourane. Techniquement, je
consid�re que ce sont des sommets de technologie de propulsion et de puissance.
Bien sur, il y a d'autres projets et on verra un jour d'autres types de
propulsion et d'autres lanceurs, etc., mais ces deux v�hicules ont marqu� une
�tape importante dans l'acc�s � l'espace.
Et bien, c'est tr�s simple pour un
candidat astronaute, c'est de devenir astronaute et de voler dans l'espace. Je
suis un scientifique qui a d�di� toutes ses �tudes, sa carri�re et sa vie �
l'�tude de l'espace, aussi bien d'un point de vue scientifique (astronomie,
astrophysique, sciences physiques et du vivant en impesanteur) que d'un point
de vue pratique et technique (vols habit�s et conqu�te de l'espace) et mon r�ve
est que ces comp�tences acquises au fur et � mesure des ann�es puissent �tre
utilis�es un jour dans l'espace, en orbite, ou m�me plus loin, sur une autre
plan�te�
Merci, Vladimir
Pletser !
A Hotton (Ardennes
belges) lors des Hottonfiades 2012 le dimanche 26 ao�t 2012
en compagnie de Marianne
Merchez, Pif et Pierre-Emmanuel
Paulis
En avant, Mars ! Chroniques de simulations martiennes
par Vladimir Pletser
Pr�face
de l'astronaute belge Dirk Frimout
Editions
Labor, Collection La Noria, Bruxelles,
2003 (ISBN : 2-8040-1773-7)
Le journal de bord du
docteur Vladimir Pletser tenu durant deux simulations de mission
martienne : sur l'�le Devon au-del� du cercle polaire canadien en juillet
2001 et dans le d�sert de l'Utah en avril 2002. Il y relate la vie quotidienne,
les explorations dans ces environnements extr�mes en pr�paration des futures
missions habit�es vers Mars.
Retrouvez �galement
les simulations de missions martiennes sur le site de l'association Plan�te
Mars : www.planete-mars.com
La semaine prochaine
(lundi 23 f�vrier 2004) : Pierre-Emmanuel
Paulis